khamenei is a review of Ayatollah Ali Kahmenei’s 31-year record as a Supreme Leader of the Islamic Republic of Iran.

La valeur des actifs ├®conomiques sous le contr├┤le de lÔÇÖayatollah Ali Khamenei compar├®s ├á un ┬½ empire ┬╗, est inconnue, m├¬me des observateurs les mieux inform├®s.

Quelle est la taille de l’empire économique de Khamenei ?

Dimanche 27 septembre 2020

Khamenei.com fait le bilan des 31 années qu’Ali Khamenei a passées au poste de Guide suprême de la République islamique. Cette série d’articles s’intéresse à l’un des leaders les plus secrets de la planète. Les informations sur sa vie privée sont rares et, à l’exception de son fils Mojtaba dont le nom est apparu dans la presse ces dernières années, les médias ont rarement publié des informations ou des photos de sa famille.

Ce mystère n’entoure pas seulement la vie privée du Guide suprême et de sa famille. Aujourd’hui, trois décennies après son accession au plus haut poste de la République islamique, des vidéos font surface et révèlent que son mandat n’aurait dû durer que quelques mois.

Autres zones d’ombres : des groupes d’affaires et institutions contrôlées par le Khamenei constituent l’un des secteurs les plus secrets de l’économie iranienne. Leurs transactions financières, leurs pertes et leurs profits n’ont jamais été rendus publiques. Même en politique, Khamenei refuse d’agir de manière transparente. A chaque occasion qui lui a été donnée, il a fui ses responsabilités.  

La série de reportages khamenei.com tente de démêler le mystère Khamenei.

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Analystes et observateurs conscients des actifs économiques et les opérations contrôlés par l’ayatollah Ali Khamenei constituent un « empire » à part entière n’ont néanmoins aucune idée précise de ce que cela représente en chiffres. Comment cet empire a-t-il commencé ? La réponse est simple : par des confiscations.

Le patrimoine économique de Khamenei commence à se constituer peu après la révolution de 1979. A cette époque, des propriétés des minorités religieuses qualifiées d’« idolâtres » en Iran sont confisquées. L’Etat se saisit aussi de biens de la famille royale Pahlavi, de ceux de leurs associés et d’autres familles aisées qui décident de quitter l’Iran laissant leurs propriétés derrière eux.

Sous le règne de l’ayatollah Ruhollah Khomeini, le fondateur de la Révolution mort en 1989, ces propriétés confisquées étaient gérées par diverses fondations. Selon certains responsables, les revenus de ces fondations étaient alors destinés à l’aide « aux démunis et aux opprimés ».

Peu de temps avant son décès, Khomeini signe un décret pour la création du Siège exécutif des ordres de l’Imam, ou « Setad », qui signifie « siège » en persan. Il inclut aujourd’hui bien plus que les propriétés confisquées de l’ancien régime iranien, des minorités religieuses, ou que les legs et donations de défunts sans héritiers. Le Setad est devenu l’un des plus grands conglomérats économiques d’Iran, engagé dans des activités de plus grande envergure.

Mais le patrimoine économique du Guide suprême ne se limite pas au Setad et à ses opérations : il comprend au moins neuf grandes entités économiques identifiables.

  • Astan Quds Razavi, une fondation religieuse qui gère les dotations et les propriétés du sanctuaire de l’Imam Reza, le huitième imam chiite, à Mashhad. En temps normal, près de 20 millions de Chiites visitent ce sanctuaire chaque année. Leurs dons représentent une autre source de revenus pour la fondation.
  • La Fondation des martyrs et des anciens combattants et sa filiale l’Organisation économique Kowsar. La fondation reçoit son financement directement du budget national et accorde des prêts immobiliers aux anciens combattants handicapés et aux familles des « martyrs ». L’Organisation Kowsar, quant à elle, est active dans de nombreux secteurs économiques, notamment les mines, l’agriculture, la santé, l’électronique, la construction, l’élevage, l’hôtellerie et dans d’autres domaines.
  • La Fondation Barakat, dont la mission officielle est de mener à bien des projets de développement et de créer des emplois dans les zones délaissées et défavorisées.
  • La Fondation Mostazafan, une fondation caritative pour les citoyens « opprimés » d’Iran et deuxième plus grande entreprise commerciale d’Iran, après la Compagnie nationale iranienne de pétrole. C’est la plus grande société holding du Moyen-Orient.
  • La Fondation Alavi, une organisation caritative qui travaille sous la supervision de la Fondation Mostazafan.
  • La Fondation Quinze Khordad est une autre organisation caritative créée pour apporter une aide financière aux anciens combattants et aux familles des personnes tuées au combat.
  • La Fondation pour le logement de la Révolution islamique déclare que sa mission consiste à « fournir des logements aux personnes défavorisées… ainsi que la reconstruction des régions souffrant de dégâts provoqués par des catastrophes naturelles ».
  • La Fondation d’aide Imam Khomeini aide les familles pauvres à accéder à « la stabilité financière ». Elle est active non seulement en Iran mais aussi au, en Somalie, Afghanistan, Irak, Syrie, Bosnie-Herzégovine et au Pakistan, Tadjikistan et Kosovo.
  • Le Siège exécutif des ordres de l’Imam, également connu sous le titre pesant de « Exécution de l’Ordre de l’Imam Khomeini ».

D’autres organismes religieux qu’Astan Quds Razavi sont associés à des sanctuaires chiites en Iran et fonctionnent aussi sous la supervision du Guide suprême. Parmi eux, le sanctuaire Masoumeh à Qom, celui de Shah Abdol-Azim à Rey, au sud de Téhéran, et celui de Shah Cheragh à Chiraz. Plus modestes qu’Astan Quds Razavi, ces organismes contrôlent cependant des actifs importants et supervisent un nombre considérable d’activités économiques.

Opacité à tous les niveaux

Les différentes entités de ce tentaculaire empire économique présentent quelques points communs, dont le premier est indéniablement le manque de transparence.

Aucune de ces entités économiques n’étant tenue de faire preuve de transparence, il n’existe aucun chiffre clair établissant leurs profits et pertes annuels, ou leur valeur nette. Les seules données  disponibles sont les estimations provenant de diverses sources basées sur des données partielles. Ces entités obéissent aux ordres du Guide suprême et semblent échapper au contrôle des agences de supervision et des médias.

Même le parlement iranien n’a pas non plus de droit de supervision ou de surveillance sur ces conglomérats économiques. En 2008, le Parlement a ajouté une disposition à ses propres statuts affirmant que toute enquête ou investigation sur des entités supervisée par le Guide suprême ne pouvait être menée qu’avec son approbation personnelle.

Les agences d’état telles que le Bureau d’inspection générale, l’Administration fiscale nationale iranienne ou la Cour suprême des comptes de l’Iran, ne peuvent pas non plus se pencher sur le fonctionnement de ces entités.

Une part importante de leur audit a été confiée au cabinet Mofidrahbar afin de séparer complètement l’archipel économique de Khamenei du continent de l’économie iranienne. Mofidrahbar Audit a été fondée en 1993 dans le but précis de fournir des services aux institutions associées au Guide suprême. Le cabinet s’occupe de 200 entreprises environ, actives dans plusieurs domaines économiques.

Le mode de supervision de ces actifs a progressivement mué sous le règne de l’ayatollah Khamenei, passant d’un système traditionnel de gestionnaires organisés en panel, vers un sytème bureaucratique complexe qui, selon Reuters, comptait plus de 500 employés en 2013.
La Constitution iranienne réinterprétée 

« L’économie de la République islamique d’Iran est répartie en trois secteurs : étatique, coopératif et privé. Il doit s’organiser autour d’ une planification systématique et saine », détaille larticle 44 de la Constitution de la République islamique. « La portée [précise] de chacun de ces secteurs, ainsi que les règlements et les conditions régissant leur fonctionnement, seront précisés par la loi. » La clause 1 de larticle 110 de la constitution permet cependant au Guide suprême de « définir les politiques générales de la République islamique d’Iran après consultation du Conseil de discernement de la nation ».

En 2014, Khamenei publie une proclamation « stratégique » adressée aux chefs des trois branches du gouvernement et au président du Conseil de discernement. Elle est censée faciliter et accélérer le développement économique de l’Iran, en renforçant les secteurs privé et coopératif. Mais, en pratique, cela a permis aux entités économiques sous sa tutelle de se développer.

En 2013un article de Reuters, passe en revue les déclarations de responsables du Setad, les données de la Bourse de Téhéran, des sites Internet des entreprises, et des informations du département du Trésor américain. L’article estime à environ 95 milliards de dollars les avoirs immobiliers du Setad, ses participations dans des entreprises et ses autres actifs.

Ce chiffre n’est plus d’actualité.  Depuis 2013, le Setad s’est complètement réorganisé lui permettant d’accroitre ses activités économiques visibles et secrètes de façon exponentielle. Une partie de cette expansion a été réalisée grâce au fond d’investissement Tadbir et au développement des activités de la Fondation Barakat. Dès son entrée en bourse, la Fondation Barakat est devenue l’un des principaux acteurs du marché et a permis à l’empire économique du Guide suprême de devenir actionnaire dans le domaine pharmaceutique, les services financiers et bancaires, ou encore dans les communications.

En juin 2013, le Trésor américain annonçait avoir sanctionné « 37 entreprises ostensiblement privées, dont beaucoup jouent le rôle de sociétés écrans » pour le Setad. Selon un porte-parole du Trésor américain cité par Reuters, les sanctions ne s’appliquaient qu’aux entités dans lesquelles le Setad « détient 50% ou plus d’une entreprise ». Reuters avait identifié à l’époque au moins 24 autres entreprises publiques dans lesquelles le Setad – ou une entreprise dans laquelle il avait investi –  détenait moins de 50 pour cent,  mais qui étaient effectivement gérés par le « siège ». Selon Reuters toujours, ces 24 entreprises valaient plus de 3,4 milliards de dollars.

Enfin, Reuters faisait état en 2013 de 14 autres sociétés dans lesquelles le Setad avait investi, soit directement, soit  par l’intermédiaire d’autres sociétés, mais qui ne pouvaient pas être évaluées car elles n’étaient pas cotées en bourse.

Des gains qui surpassent les revenus pétroliers 

« Au total, selon l’article, Reuters a pu identifier environ 95 milliards de dollars d’actifs immobiliers et biens sociaux contrôlés par [le Setad]. Ce montant est environ 40 pour cent plus élevé que celui de la totalité des exportations de pétrole du pays l’an dernier [en 2012]. Il surpasse également les estimations des historiens indépendants sur la richesse du défunt shah. »

La mission du groupe d’investissement Tadbir est d’organiser les investissements effectués dans le marché par le Setad. Le groupe de développement énergétique Tadbir est responsable d’investissements dans le secteur de l’énergie et détient des actions dans des sociétés comme  Pars Oil, Persia Oil and Gas Industry Development, Ghaed Bassir Petrochemical Products, Parsian Gas Refinery, Parsian Gas Refinery et un certain nombre d’autres entreprises de produits pétroliers, gaziers et pétrochimiques.

La filiale chargée de la communication du Setad est La Compagnie de développement électronique Mobin (en Anglais, Mobin Electronic Development Company). En 2009, sous l’égide du consortium Mobin (en anglais, Mobin Trust Consortium), cette société a réussi à acheter 51% de la Compagnie de télécommunications d’Iran pour un montant de 7,8 milliards de dollars. Le Setad investit dans d’autres entreprises du secteur comme l’opérateur de réseau mobile Taliya Communications, Aseman Media, Raymon Media, Mobin One Kish, Iranian Rahkam Communication, Mobin Khavar Technology et un certain nombre d’autres sociétés.

Dans l’agro-industrie, les activités du Setad sont gérées par Tadbir Noandishan Agro Industrial, une société holding qui contrôle des sociétés comme Zarrin Kesht Paydar, Tadbir Zarrin Dam Paydar, Tus Modabber Agricultural et Dezful Martyrs Sugar.

Le Setad est également active dans l’industrie minière. La société holding Tadbir Mine and Industry Development détient, entre autres filiales, Karoon Phosphate Products Complex et Ayandegaran Industry and Mine, pour le compte du Setad.

Enfin, ces dernières années, deux secteurs intéressent particulièrement le Setad : ceux des investissements et des services financiers. La Compagnie d’investissement Tadbir (en anglais, Tadbir Investment Company) a été chargée de gérer ses intérêts dans ce cadre. Elle s’y emploie par le biais d’un ensemble de sociétés, notamment Pardis Investments, Leasing Iran, Iran and Shargh Company, la société de courtage Tadbir-Garan Farda et Rey Investment Company. Le Trésor américain estimait la valeur de Rey Investment Company à environ 40 milliards de dollars fin 2010.

De son côté Barekat Pharmaceutical Group détient plus de vingt sociétés pharmaceutiques pour le compte du Setad. On retrouve parmi eux Atipharmed, Sobhan Darou, Alborz Darou, Toliddaru et de nombreux autres noms familiers aux Iraniens. Selon le site Internet de Barekat Pharmaceutical Group, comme l’a rapporté Reuters, cette société holding aurait réalisé un chiffre d’affaires de plus d’un milliard de dollars en 2011.

Deux autres sociétés holding, le groupe Tadbir Management Consultants and Strategic Studies et le groupe Tadbir Construction and Development, sont chargées de la gestion des activités économiques du Setad dans d’autres secteurs et à travers leurs filiales.

En 2012, le PDG de la Setad’s Properties Organization estimait la valeur des actifs immobiliers du Setad à 52 milliards de dollars. Un rapport publié en 1989 par l’International Journal of Middle East Studies, montrait que le Setad avait possédait en 1982 2 786 biens immobiliers. Ces chiffres évoluent d’année en année.
Mission : maintenir la croissance 

Parmi les différentes entités économiques contrôlés par le Guide suprême le plus important, le Setad est le plus important. Outre sa valeur financière et ses activités commerciales, il a pour mission de continuer de grossir et de se développer.

La valeur des actifs détenus par Astan Quds Razavi n’est pas moins importante que le Setad et l’organisation jouit d’une certaine indépendance dans ses activités.

Astan Quds Razavi continue de bénéficier de revenus rentables de ses propriétés et des dons des pèlerins chiites à son sanctuaire. Elle possède également plusieurs entreprises industrielles et agro-industrielles. Comme pour d’autres entités supervisées par le Guide suprême, ses registres sont opaques et on ne sait pas quels impôts elle paie.

On estime qu’Astan possèderait 89 entreprises, regroupées depuis 2004 au sein de l’Organisation économique Razavi. Comme le Setad, cette organisation est active dans huit secteurs économiques : construction, fabrication automobile, énergie, technologies de l’information, alimentation et médicaments, finance, commerce et agriculture. Elle possède également des propriétés et des terres à travers l’Iran.

Une autre entité économique de taille importante sous la supervision du Guide suprême est la Fondation Mostazafan (en français, la Fondation des opprimés). Elle a été fondée après la Révolution de 1979 suite à la confiscation des propriétés et avoirs de la famille royale déchue et de leurs associés.

En 1989, cette fondation possédait plus de 800 entreprises et commerces, puis 140 en 2009, certaines entreprises ayant été vendues et d’autres ayant fait faillite entre temps.
Un PDG mal informé

En 2017, Mohammad Saeedi Kia, le PDG de la Fondation Mostazafan de l’époque, avoue dans une interview n’avoir aucune estimation précise de la valeur de Mostazafan. Il justifie son ignorance par la complexité du système d’évaluation et par le nombre d’affaires en cours devant les tribunaux iraniens. Mais selon ses comptes financiers à la fin de l’année 2016, la fondation valait plus de 56 billions de tomans (près de 153 milliards d’euros selon le taux de change de 2016).

À l’été 2020, Parviz Fattah, actuel PDG de la fondation, annonce que Mostazafan avait perçu un revenu brut de 36 billions de tomans (plus de 7 milliards d’euros) en 2019 et un bénéfice avant impôt de 7 billions de tomans (plus de 1,3 milliard d’euros). L’effondrement de la valeur de la devise iranienne a contribué à la divergence des conversions en dollar américain depuis l’évaluation de 2016.

Il existe d’autres grandes entités économiques sous la supervision du Guide suprême, auxquelles nous devons ajouter des entités économiques appartenant à l’armée. Les chefs de ces entités sont également nommés par le Guide suprême et leurs comptes sont également opaques.

Selon l’homme politique réformiste Behzad Nabavi, ancien ministre des Industries lourdes et ancien vice-président du Parlement, les entités sous la tutelle du Guide suprême, militaires ou non, représentent 60% du produit intérieur brut de l’Iran. Mohsen Safaei Farahani, un autre homme politique réformiste et ancien député, évalue la part de cet empire économique à 65% du PIB.

En revanche, Mohammad Javad Iravani, auditeur adjoint du bureau de l’ayatollah Khamenei, affirme que la part de ces entités dans l’économie iranienne est inférieure à 0,8% du PIB , tout en admettant qu’elles peuvent avoir un impact disproportionné sur l’économie iranienne. Étant donné qu’aucune de ces entités économiques sous la supervision du Guide suprême n’agit de manière transparente, la vérification de ces chiffres est quasiment impossible.

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